Lavage des aliments chez les Macaques japonais

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Un exemple souvent cité de transmission culturelle est celui des macaques japonais (Macaca fuscata) de l'île de Koshima. Ces macaques vivent dans une réserve naturelle et ils sont nourris artificiellement : Pour pouvoir mieux les observer, les scientifiques se sont mis à jeter des patates douces sur des terrains ouverts, et finalement sur la plage (ce qui a eu pour résultat malheureux d'enduire la nourriture de sable). En 1953, une jeune femelle de 18 mois, Imo, s'est mise à porter sa patate jusque dans l'eau et à la laver. Cette habitude, qui a commencé dans une rivière, s'est peu à peu transmise à ses camarades de jeu, puis à tous les jeunes macaques, ensuite aux femelles plus âgées, et finalement aux mâles dominants de la troupe, tout cela progressivement (la troupe comptait environ 60 membres; au bout de 3 ans, 11 lavaient; au bout de 6 ans, 17; au bout de 9 ans, 36). De plus, l'habitude s'est modifiée en ce que les singes ont effectué le lavage dans la mer; de plus, ils se sont mis à croquer dans les patates et à les tremper de nouveau dans l'eau, de sorte que cela les assaisonnait aussi !

Les chercheurs ont ensuite jeté du riz sur la plage. Imo (encore elle!), maintenant âgée de 4 ans, se mit à lancer le riz dans l'eau: le riz flotte, le sable coule... L'habitude s'est répandue ensuite de la même manière dans la troupe (19 individus laveurs de riz après 6 ans).

Certains petits, portés par leur mère durant l'opération de lavage, se sont habitués accidentellement à l'eau, et se sont mis à y jouer. Nager, sauter dans l'eau et plonger sont devenus des passe-temps favoris, et sont devenus des caractéristiques de toute la troupe.

Dernièrement, une nouvelle habitude est née: manger du poisson cru. Cette habitude a pris chez des mâles périphériques affamés, puis s'est répandue. Les macaques n'aiment pas beaucoup le poisson cru, mais en temps de disette ils le consomment. Ces comportements tout à fait nouveaux ont amené, en fin de compte, à un changement de style de vie (par accumulation de variations transmises socialement, par imitation).

La mésange et la crème du lait

Photo de mésange bleue cartes indiquant la propagation du comportement

Un autre exemple bien connu de transmission culturelle chez l'animal date des années 1930 en Angleterre. A l'époque le lait était livré en bouteilles laissées sur le pas de la porte. Les bouteilles étaient fermées par un opercule en carton, et, le lait n'étant pas homogénéisé comme maintenant, la crème montait en surface.

Des clients d'un certain quartier de Londres se sont mis à se plaindre que les bouteilles étaient "écrémées" au matin. Apparemment le coupable était une mésange bleue qui s'était mise à ouvrir les bouteilles en "pelant" le carton, pour voler la crème.

Les plaintes des clients se sont étendues depuis le point original (Londres) à une bonne partie du sud de l'Angleterre (et à une deuxième espèce de mésange, la mésange charbonnière), indiquant que d'autres mésanges suivaient l'exemple de la première. Un peu avant 1950, ce pillage fut stoppé par des changements dans la technique d'emballage du lait.

Remarque : Les mésanges mangent, entre autres, des larves d'insectes qu'elles attrapent sur les arbres en pelant l'écorce. Le comportement qui consiste à "peler" un obstacle fait donc partie du répertoire comportemental de ces animaux et n'a pas été mis en œuvre par la première mésange dans le but précis de voler la crème du lait.

photographie d'une mésange bleue en train de perforer l'ouverture d'une bouteille de lait

D'après http://ethologie.unige.ch/etho4.08/par.date/2008.11.03.htm .